FAUX. Cet argument est fréquemment utilisé. Si les gens vont mieux, c’est parce qu’ils s’attendent à aller mieux. Mais n’est-ce pas le cas pour quiconque est malade et consulte?

Cet argument est fréquemment utilisé. Si les gens vont mieux, c’est parce qu’ils s’attendent à aller mieux. Mais n’est-ce pas le cas pour quiconque est malade et consulte?

 

Cette notion de l’attente de résultats n’est pas attribuable qu’à la médecine homéopathique. Et des comparaisons ont bien sûr démontré que la même chose est tout aussi vraie pour une consultation en médecine conventionnelle.

 

«Un des points de vue courant parmi les détracteurs de la médecine homéopathique (ou autres médecines non-conventionnelles) est que les résultats obtenus sont médiatisés à travers un effet placebo, c’est-à-dire que les gens vont mieux parce qu’ils s’attendent à cela et qu’ils sont prédisposés idéologiquement (Cassileth et al., 1980; Sharma, 1995). Si cela a parfois été soulevé, les recherches comparatives sur le sujet notent que la même chose est vraie pour la consultation en médecine conventionnelle (Launso, 2007) [1]

 

Allons plus loin. Si c’était le contraire, en fait? Si une personne qui consulte en homéopathie avait encore moins d’attentes? En fait, c’est ce que plusieurs recherches démontrent. Les gens qui consultent en homéopathie sont généralement plus sceptiques. De multiples études effectuées par trois chercheurs[2], vont dans ce sens :

 

« Les gens qui consultent en homéopathie sont plus sceptiques à propos de ce traitement et croient moins dans l’efficacité du praticien et la guérison rapide, sans doute à cause de la chronicité de leur maladie et des nombreuses déceptions qu’ils ont vécues en médecine conventionnelle.»[3]

 

Ce scepticisme se justifie d’autant plus lorsque l’on sait que la très grande majorité des gens (97%) consultent après avoir attendu en moyenne 10,3 années. L’homéopathie peut être alors perçue comme un dernier recours pour lequel peu d’espoir est nourri étant donné les échecs à répétition accumulés au cours des années.[4]

 

Source principale : Taillefer, A. (2009). Impact médical et social de la consultation en médecine homéopathique chez les mères: une question de paradigme, Mémoire de maîtrise en sociologie, Montréal, Université du Québec à Montréal, 331 p.

 

 

[1] Taillefer, A. (2009). Impact médical et social de la consultation en médecine homéopathique chez les mères: une question de paradigme, Mémoire de maîtrise en sociologie, Montréal, Université du Québec à Montréal, 331 p.

[2] Furnham (1999, 2000a, 2002a), Furnham et Smith (1988), Furnham et Bhagrath (1993)

[3] op. cit, Taillefer, A. (2009), p. 85

[4] Fournier et Taillefer, 2003; Witt et al., 2005b

 

 

Bibliographie

 

Cassileth, BR. et al. (1980). «Infonnation and partIcIpation preferences among cancer patients », Annals ofInternai Medicine, 92 (6) : 832-836.

 

Fournier D. et Taillefer A. (2003). Témoignages des homéopathes et de leur clientèle sur une évaluation qualitative du traitement médical officiel et homéopathique, Montréal, Syndicat Professionnel des homéopathes du Québec, 76 p.

 

Furnham, A. et C. Smith (1988). «Choosing alternative medicine: comparison of beliefs of patients visiting a general practitioner and a hemeopath », Social Science and medicine, 26 (7) : 685-689.

 

Furnham, A. et R. Bhagrath (1993). « A comparison of health beliefs and behaviors of clients of orthodox and complementary medicine », British Journal of Clinical Psychology, 32 : 237-246.

 

Furnham, A. (2000a). «Attitudes towards homoeopathy in particular and beliefs about complementary medicines in general », Psychology, Health and medicine, 5 (3) : 327-342.

 

Furnham, A. (2002a). «Exploring attitudes toward, and knowledge of, homeopathy and CAM through focus groups », Complementary Therapies in Nursing and Midwifery, vol. 8, issuel : 42-47.

 

Launso, L. et al. (2007). « Expectations and effectiveness of medical treatment and classical homeopathic treatment for patients with hypersensitivity illnesses -One year prospective study », Homeopathy, 96 : 233-242.

 

Sharma, U. (1995). Complementary Medicine Today: Practitioners and Patients, London, Routledge, 272 p.

 

Witt, CM. et al. (2005b). «Homeopathic medical practice: Long-term results of a cohort study with 3981 patients », BMC Public Health, 5 : 115-122.

 

 

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